Avoir des entreprises qui “fabriquent quelque
chose” est un élément clé du succès économique, en partie parce que les emplois
manufacturiers ont historiquement payé les salaires supérieurs à la moyenne.
Pour sa part, l'Allemagne a embrassé la fabrication et la loi d'une bonne
partie de son succès économique à cette décision.
The Secrets of Germany’s Success, What Europe’s
manufacturing powerhouse can teach America; Foreign Affairs, July/August, 2011
La NEA réunit pour la première fois un groupe
d'associations industrielles représentant la foresterie, la chimie,
l'agriculture, les carburants renouvelables et la biotechnologie qui partagent
un objectif commun et une même philosophie. Notre objectif est de stimuler
l'innovation dans les nouvelles technologies de biocarburants, de biochimie et
de biomatériaux. Notre philosophie est que le Canada doit se doter d'une
bioéconomie de niveau mondial ajoutant de la valeur à la vaste richesse de ses
ressources naturelles, créer des emplois de valeur, générer de la croissance
économique, rehausser sa compétitivité internationale et améliorer son
environnement.
Les membres de la NEA comprennent BIOTEC Canada, la Fédération canadienne de l'agriculture,
l’Association canadienne des carburants renouvelables, l’Association canadienne
de l'industrie de la chimie, CropLife Canada, l’Association des produits
forestiers du Canada et la Sustainable Chemistry Alliance.
Les bioproduits (biocarburants, bioproduits
chimiques et biomatériaux) sont un segment émergent de plus en plus important
de l'économie internationale. Les bioproduits sont une nouvelle génération de
produits manufacturés qui sont fabriqués totalement ou en partie avec
des ressources renouvelables telles que des
matières premières dérivées de produits agricoles, de produits forestiers, de
plantes, d'animaux, de micro-organismes et de résidus organiques.
Le Canada fait l'envie du monde entier pour la
richesse de ses ressources naturelles. Par exemple, il possède 10 % des forêts
mondiales. Cet « avantage des ressources naturelles » peut et devrait
fournir à l'économie canadienne plus qu'une simple « valeur
d’extraction ». Une transformation sophistiquée à valeur ajoutée,
conjuguée à l'innovation et à la modernisation, engendre des emplois bien
rémunérés et assure plus de recettes fiscales aux gouvernements.
Parmi les succès actuels de la bioéconomie du
Canada, mentionnons les biocarburants (éthanol et biodiesel), les biomatériaux
(culture du chanvre et du lin pour les textiles, les plastiques composites, les
isolants et le papier), les huiles bioindustrielles (pour des carburants, des
lubrifiants, des plastiques, des peintures, des encres) et les déchets de la
transformation agricole et alimentaire (plastiques biodégradables et biogaz).
En outre, les bioproduits peuvent offrir aux industries
traditionnelles l'occasion de se moderniser et de s'agrandir, et ils peuvent
stimuler un développement économique plus que nécessaire dans les collectivités
rurales côtières en créant de nouveaux emplois dans la récolte et la
transformation de matières premières issues de sources agricoles, forestières
et marines.
On s'attend à ce que la mise en valeur de
ressources et l’innovation technologique à valeur ajoutée ouvrent à l'industrie
canadienne de nouveaux marchés valant des milliards de dollars — le seul marché
mondial des « produits chimiques verts » valait 46 milliards de
dollars en 2009 et l'on prévoit qu'il en vaudra 62 milliards en 2015. Selon
BioProducts Canada Inc., les ressources renouvelables de la biomasse pourraient
représenter 100 milliards de dollars du PIB du Canada d'ici à 2020.
Les partenaires commerciaux du Canada appuient
déjà activement l'innovation et la commercialisation dans ce secteur, notamment
l'Australie, le Brésil, la Chine, la France, Israël, la Norvège, le
Royaume-Uni, l'Union européenne et les États-Unis. Ces pays emploient divers
mécanismes de soutien tels que des subventions et des prêts (France, Norvège,
R.U., É.-U.), des fonds de technologie émergente (Chine), des crédits d'impôts
(Australie, France, É.-U.), du soutien à la recherche (Union européenne,
É.-U.), du soutien aux petites entreprises pour l'innovation (Union européenne,
É.-U.). Dow Chemical a l'intention de construire plus tard cette année au
Brésil la plus grande usine mondiale de transformation de canne à sucre en
polyéthylène. Aux États-Unis, le Department of Agriculture a identifié
5 100 produits biopréférés pour l'achat, et plus de 100 entreprises ont
demandé l'étiquette « biopréféré ».
Le Canada est bien placé pour tirer mieux parti de
ses ressources naturelles s'il adopte les politiques, les programmes et les
initiatives de marchés publics nécessaires pour faire progresser l'économie à
valeur ajoutée en agriculture, en foresterie, en chimie et en énergie.
- Assurer une reprise économique soutenue au
Canada — Les sociétés de fabrication canadiennes
pourraient approvisionner le marché international de bioproduits, qui connaît
une croissance rapide, et préserver ainsi des emplois de grande valeur au
Canada.
- Créer des emplois durables et de qualité au
Canada —Investir dans la bioéconomie émergente
rehaussera la compétitivité du Canada et générera de la croissance économique,
ce qui créera des emplois de qualité durables.
- Maintenir les taux d’imposition à des niveaux
relativement faibles et atteindre un budget
équilibré — Stimuler l'investissement du secteur privé produira plus
de recettes pour les gouvernements et créera plus d'emplois canadiens de
valeur. Les taux d'imposition des particuliers et des entreprises resteront
peut-être faibles mais il y aura plus de particuliers et d'entreprises qui en
paieront.
- Atteindre des niveaux élevés de croissance de
l'emploi et d’investissement des entreprises pour assurer à tous la prospérité
et un niveau de vie élevé — Toutes les régions du
pays sont riches en ressources naturelles. Si nous transformons notre biomasse
forestière et agricole en produits à valeur ajoutée chez nous, c'est-à-dire en
solvants, en plastiques, en peintures, en adhésifs, en isolants, en textiles et
en produits de consommation, nous créerons des emplois de grande valeur dans
les industries de fabrication de tout le Canada.
La seule recommandation de la New Economy Alliance
est que le gouvernement du Canada, piloté par Ressources naturelles Canada et
Industrie Canada, examine, en collaboration avec l'industrie et les autres
parties prenantes, quelles mesures précises doivent être prises — que ce
soit par la fiscalité, par la mise en œuvre de nouveaux programmes, par les
marchés publics ou par une combinaison de toutes ces méthodes — pour
stimuler l'investissement dans la bioéconomie et mettre le Canada sur la voie
de la création d'emplois durables et du rétablissement économique.
- L'avantage vert du Canada : Le Canada fait l'envie du monde entier pour la richesse de ses
ressources naturelles. Il occupe 7 % des terres mondiales et possède 10 % des
forêts mondiales. Avec son vaste territoire végétalisé et des secteurs
forestiers et agricoles très développés, il dispose d'un « avantage
vert » pour l'utilisation de la biomasse comme source de bioproduits.
- Mise en valeur des ressources et innovation
technologique à valeur ajoutée : L'avantage du
Canada en ressources naturelles peut et devrait fournir à l'économie canadienne
plus qu'une simple « valeur d’extraction ». Une transformation
sophistiquée à valeur ajoutée, conjuguée à l'innovation et à la modernisation,
engendre des emplois bien rémunérés et assure plus de recettes fiscales aux
gouvernements.
- Réduire notre dépendance à l'égard des
combustibles fossiles : Il est largement admis
aujourd'hui qu’on doit réduire la dépendance à l'égard des produits
pétrochimiques et des combustibles fossiles non renouvelables à cause de
l'augmentation de leurs prix et de la réduction de leur sécurité
d'approvisionnement. Or, l'utilisation des ressources renouvelables comme
matières premières est extrêmement prometteuse grâce aux progrès de la
technologie de processus, notamment la biotechnologie, qui permet à la biomasse
de compléter le pétrole comme produit de charge industriel.
- Viser un développement économique durable : Les bioproduits peuvent offrir de nouvelles occasions aux
industries traditionnelles de se développer, de créer des emplois et de
contribuer à la croissance du PIB. La croissance des bioproduits peut également
stimuler le développement économique tellement nécessaire dans les collectivités
rurales et côtières en créant de nouvelles possibilités d'emploi dans la
récolte et la transformation de matières premières issues de sources agricoles,
forestières et marines.
- Protéger notre environnement et notre santé : L'incidence de l'utilisation des combustibles fossiles sur la
santé humaine, le changement climatique et l'environnement, notamment à cause
de la pollution atmosphérique et aquatique causée par le rejet de substances
toxiques, suscite de plus en plus de préoccupations. Comme les bioproduits font
appel à des technologies environnementales innovantes et des ressources
renouvelables, ils peuvent atténuer ces préoccupations.
- Assurer une reprise économique soutenue au
Canada — Le gouvernement actuel a reconnu que
« les investissements des entreprises sont essentiels à notre prospérité à
long terme. Ils suscitent l’innovation et la croissance, favorisant ainsi une
augmentation de l'emploi et des salaires. » (Avantage Canada, 2006). Le
soutien et le développement de l'expertise technologique attirent
l'investissement et créent l'emploi. La commercialisation par des sociétés
canadiennes de produits à valeur ajoutée résultant d'efforts de recherche et de
développement signifie que des sociétés de fabrication canadiennes pourraient
approvisionner le marché international en bioproduits, qui connaît une
croissance rapide, et préserver ainsi des emplois de grande valeur au Canada.
- Créer des emplois durables et de qualité au
Canada —Investir dans la bioéconomie émergente produira
des biocarburants, des bioproduits chimiques et des bioproduits renouvelables
de grande valeur qui rehausseront la compétitivité du Canada et généreront de
la croissance économique, ce qui créera des emplois durables de qualité.
- Maintenir les taux d’imposition à des niveaux
relativement faibles et atteindre un budget
équilibré — Les investissements « à valeur ajoutée » du
secteur privé, que ce soit dans le gaz naturel, le pétrole, les minerais,
l'agriculture ou la biomasse forestière, peuvent engendrer jusqu'à 40 fois la
valeur originelle de la ressource lorsque celle-ci est transformée en produits
de consommation. Le leadership des gouvernements canadiens, que ce soit en
investissant dans des subventions de recherche ciblées, des crédits d'impôt à
la consommation et à l'investissement, des exonérations fiscales, l'expansion
des déductions pour amortissement accéléré, des garanties de prêts, des
politiques de marchés publics ou des programmes d'information, pourraient
stimuler les investissements du secteur privé, lesquels produiraient plus de
recettes pour les gouvernements et créeraient plus d'emplois canadiens de
valeur. Les taux d'imposition des particuliers et des entreprises resteront
peut-être bas mais il y aura plus de particuliers et d'entreprises qui en
paieront.
- Atteindre des niveaux élevés de croissance de
l'emploi et d’investissement des entreprises pour assurer à tous la prospérité
et un niveau de vie élevé — Toutes les régions du
pays sont riches en ressources naturelles, qu'il s'agisse de pétrole et de gaz
naturel ou de biomasse forestière et agricole. Cette richesse en ressources
naturelles offre des occasions de développement dont toutes les régions du pays
pourraient bénéficier. Si, par l'innovation et la modernisation, nous
réussissons à transformer notre biomasse forestière et agricole en produits à
valeur ajoutée chez nous, c'est-à-dire en solvants, en plastiques, en
peintures, en adhésifs, en isolants, en textiles et en produits de
consommation, nous créerons des emplois de grande valeur dans les industries de
fabrication de tout le Canada.
Les progrès dans le domaine de la bioéconomie
peuvent aboutir à des avancées socio-économiques majeures, dans les pays de
l'OCDE comme dans les pays non membres, et contribuer à améliorer la santé, les
rendements agricoles, les processus industriels et la protection de
l'environnement. Mais le pari de la bioéconomie n'est pas gagné pour autant.
Pour mobiliser tout son potentiel et tirer pleinement profit de la révolution
biotechnologique, les gouvernements seront appelés à mener une politique
coordonnée aussi bien au niveau national qu'international.
La Bioéconomie à l'horizon 2030 : Quel programme
d'action ? (OCDE, 2009)
Recommandation : Le gouvernement du Canada, piloté
par Ressources naturelles Canada et Industrie Canada, devrait, en collaboration
avec l'industrie et les autres parties prenantes, examiner quelles mesures
précises doivent être prises — que ce soit par la fiscalité, par la mise
en oeuvre de nouveaux programmes, par les marchés publics ou par une
combinaison de toutes ces méthodes — pour stimuler l'investissement dans
la bioéconomie et mettre le Canada sur la voie de la création d'emplois durables
et du rétablissement économique.
Cet examen devrait comprendre une analyse des
carences des politiques actuelles et les obstacles à la commercialisation qui
limitent la croissance de la demande en bioproduits, et établir des critères
mesurables et basés sur le rendement pour déterminer si telle ou telle
politique réussit vraiment à maximiser le potentiel de la bioéconomie. Une
évaluation des politiques de nos principaux partenaires commerciaux serait
utile pour élaborer un train de politiques canadiennes complémentaires
efficaces.
Les politiques pouvant être envisagées comprennent
:
Des politique
d’investissement stratégiques
- Subventions
de recherche
- Crédits
d’impôt à la consommation
- Crédits
d’impôt à l’investissement
- Exonérations
fiscales
- Déductions
pour amortissement accéléré
- Garanties
de prêts
Politique de
soutien
- Programmes
de démonstration
- Politiques
de bioapprovisionnement
- Objectifs
de consommation
- Programmes
d’information
- Limitation
des émissions de véhicules
- Contrats
bases sur la performance
Source : Adapté de « Bio-product Market Development
Strategy - A Scoping Study on Federal Policies for Creating Market Demand for
Bio-products in Canada », Pembina Institute (2005).
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